5e Thème :
L'ÉTAT DE CHANT
Présentation générale
de la Liturgie des Heures, # 268-270 1) Ce CHANT qui vivifie ma prière
a) La Liturgie : un
travail
b) Chanter avec
sagesse
c) La voix de
lÉpouse
d) Le chant :
acte de communion
«La
célébration chantée de lOffice divin est la forme qui saccorde le mieux à
la nature de cette prière. Elle en exprime la solennité dune manière plus
complète; elle traduit une plus profonde union des coeurs dans le service de la louange
de Dieu. Dans la célébration de la Liturgie des Heures, le chant... jaillit des profondeurs de lâme qui prie et qui loue Dieu, et il manifeste pleinement et parfaitement la nature communautaire du culte chrétien.» PGLH |
2) Le chant de lHymne dans la Liturgie des Heures
a) Bref parcours historique de lHymne
b) LHymne de
lAssemblée
Le Souverain Prêtre de la nouvelle et éternelle Alliance, le Christ Jésus, prenant la nature humaine, a introduit dans notre exil terrestre cet hymne qui se chante éternellement dans les demeures célestes. Il s'adjoint toute la communauté des hommes et se l'associe dans ce divin cantique de louange. (SC # 89) |
3) Le chant de lAntienne...
ouverture au Psaume
4) La Liturgie des Heures : un dialogue dynamique
Rencontre entre Dieu et sa Communauté :
. ouverture
. hymne
. psalmodie
.
PAROLE de DIEU, silence, répons
.
cantique évangélique (Laudes et Vêpres)
. prière litanique, Notre Père, oraison
.
conclusion
L'ÉTAT DE CHANT
Présentation générale de la Liturgie des Heures, # 268-270
«La célébration chantée de lOffice divin est la forme qui saccorde le mieux à la nature de cette prière. Elle en exprime la solennité dune manière plus complète; elle traduit une plus profonde union des coeurs dans le service de la louange de Dieu.
1) Ce CHANT qui vivifie ma prière
a) La Liturgie : un travail
Si déjà en tant que la Liturgie est un chant, ce chant doit être travaillé et perfectionné pour atteindre à une certaine beauté, à plus forte raison lorsquil doit être porteur dune prière. Il faut dabord travailler pour avoir une voix en bonne santé, honnête, propre, sans défaut marquant, la voix qui devrait être celle de tout chanteur, chanteuse, de tout homme ou de toute femme. «Bien chanter, cest prier deux fois», aimait à dire saint Augustin. On devrait avoir comme idéal de chercher à chanter bellement.
La beauté dont on parle ici dépasse évidemment la pure esthétique. Nous ne perdons jamais de vue que ce chant liturgique doit porter une prière. Oui, le chant sacré est un travail, un travail pour Dieu, opus Dei, mais il faut également en retour, se laisser travailler par lui, car il nest pas seulement instrument, il est aussi véhicule.
b) Chanter avec sagesse
Il faut se mettre en état de chant et, comme le suggère le psalmiste, «chanter le Seigneur en présence des anges» (Ps 137) ou «chanter avec sagesse». Ce chant est porteur de la louange de Dieu. Lacte de chanter est un geste; il est aussi un signe. Il révèle le contenu du coeur humain et la qualité de sa relation à Dieu. Selon la belle expression de saint Augustin, il sagit dun chant intérieur, signe dun dialogue entre Dieu et son peuple, entre Dieu et la communauté qui célèbre, et des membres de lAssemblée entre eux. Ce chant devient signe dun amour. «Chanter est le propre de celui qui aime» dit encore saint Augustin.
Si «chanter est le propre de celui qui aime», la contemplation en est lélément nourricier. Comment dire dans le chant les merveilles de lAimé, comment le prier en un chant convenable si, par la fréquentation, on napprofondit pas sa connaissance de Celui que lon aime. Contemplation simple de Dieu, rumination des Écritures, de lHistoire du Salut. Alors le chant, texte et musique, est riche et beau. La Constitution conciliaire sur la Liturgie exhorte : «Tous ceux qui participent à lOffice divin sont adjurés dans le Seigneur dharmoniser, lorsquils lacquittent, leur âme avec leur voix; et pour mieux y parvenir, ils se procureront une connaissance plus abondante de la Liturgie et de la Bible, principalement des psaumes». (# 90)
c) La voix de lÉpouse : le chant qui unifie
Lune des
dernières parutions de la revue Maison_Dieu (#239) nous communique le 2edocument
de Universa Laus. "Universa Laus" est un groupe international
détude pour le chant et la musique dans la Liturgie, fondé officiellement à
Lugano (Suisse) en avril 1966. Un premier document avait été publié en 1980.
Ce 2e document présenté a été rédigé en 2003. Létat
de chant est décrit ainsi et rejoint beaucoup notre propos :
«Lacte de chant
met en jeu la personne tout entière. Il lui demande un corps disponible, une
intelligence et une mémoire en éveil. En passant de la parole au chant la voix
tend à senrichir: elle se révèle plus claire, plus sonore, plus haute, non pas
plus forte cependant. La voix chantée illumine la parole et tout lêtre.
«Le chant unifie la
personne et fait lunité de lassemblée. Le chant favorise une posture
découte, de compassion, de joie, de sérénité... La personne écoutant et
chantant de tout son corps est éveillée comme sujet en ses sens et en son agir. Le
chant en commun animé par lEsprit appelle à lunanimité tous ceux que le
Christ sauve pour quils louent dun seul coeur et dune seule voix formant
ainsi une assemblée sainte, corps dune même écoute.
«La pratique
chrétienne est essentiellement communautaire : il sagit de chanter ensemble, ce qui
suppose une écoute mutuelle exigeante. On nécoute pas de la même façon
quand on écoute ensemble. Puisque la voix ne reproduit que ce que loreille
entend, si nous intériorisons la voix des autres, nous intériorisons aussi ce que les
autres écoutent. Cet ajustement préserve chacun du repli sur soi, met à lépreuve
du creuset communautaire et ouvre lécoute individuelle.
«Lécoute
mutuelle dans le chant génère une qualité nouvelle de relation entre les personnes.
Si elle éveille notre attention à la présence vocale des membres de
lassemblée, elle sollicite aussi notre attention à la présence quotidienne et
concrète des frères et des soeurs. Le geste vocal dans le chant en commun engage
un geste éthique du service.
«Le chant, par sa
nature, invite celui qui chante à donner de soi. Le chant liturgique, par sa nature
ministérielle, conduit peu à peu le chanteur à soffrir lui_même en sacrifice de
louange dans lEsprit par le Christ : le chant liturgique a donc une fonction
pédagogique et mystagogique. Cest ainsi que le chanteur devient louange qui
plaît à Dieu. /.../
«Le corps de celui qui
chante est le lieu saint où il se tient devant Dieu. Dans la liturgie chrétienne,
le chant dassemblée demande le corps de chacun, livré et relié à tous, en vue de
former un seul corps. Les croyants, rendus capables par leur chant, de faire corps,
unis par lEsprit pour être le Corps du Christ, participent au mystère de
lIncarnation et disent la gloire de Dieu.»
d) Le chant :
acte de communion
Le chant fait sortir de
soi. De par sa nature, parce quil est ex_pression, lacte de chant, tout
en exprimant le moi profond, fait échapper aux limites de ce moi, pour unir à la
communauté. Il fait du "je" individuel au "nous" ecclésial,
qui est le "moi" de lÉglise, de la communauté qui célèbre. Il
devient alors un perfectionnement, un accomplissement en un
"moi_avec_les_autres" et apporte à la communauté un élément indispensable à
son épanouissement en "corps_vivant_et_chantant". Le chant fait
lassemblée. Cette sortie de soi est le miracle propre du chant. Selon la
belle image de saint Ignace dAntioche, la communauté devient une cithare dont les
membres sont les cordes soigneusement ajustées. Se réunir pour chanter la prière
est une oeuvre sublime. Saint Augustin lécrit dans une de ses lettres : «Il
est bon de chanter en tout temps des choses saintes, quand les frères se réunissent dans
léglise. Les chrétiens ne pourraient faire une chose meilleure, plus utile
et plus sainte.» Quelle force unitive et créatrice est donc contenue dans ce chant
en commun. Quelle réalisation évangélique et quel témoignage apostolique!
«Quand deux ou trois sont réunis en mon Nom, je suis au milieu deux.» (Mt 18,20).
2)Le chant de l'hymne dans la liturgie des heures
Le Souverain Prêtre de la nouvelle et éternelle Alliance, le Christ Jésus, prenant la nature humaine, a introduit dans notre exil terrestre cet hymne qui se chante éternellement dans les demeures célestes. Il s'adjoint toute la communauté des hommes et se l'associe dans ce divin cantique de louange. (SC # 89)
Ainsi débute le chapitre 4 consacré à la Liturgie des Heures dans la Constitution conciliaire sur la Liturgie. Si le Concile prend la partie pour le tout et appelle "hymne" la liturgie des Heures qui est chantée au ciel, cest sans doute que cette hymne remplit une fonction importante au coeur de la prière officielle de lÉglise.
a) Bref parcours historique de lhymne chrétienne
Dégageons un rapide parcours historique pour comprendre cet apport de lhymne dans la liturgie des Heures.
Le psautier est naturellement le lieu des hymnes, ainsi le psaume 150, par exemple. Mais on en trouve un peu partout dans le reste de lAncien Testament, ainsi Isaïe 42, 10-12; 44, 23-28, etc. Ils forment ce que nous nommons actuellement les "cantiques bibliques" prévus pour la liturgie de Laudes. Sous linfluence de lEsprit Saint, les disciples de Jésus composèrent assez vite, pour leur réunion cultuelles, des prières et hymnes spécifiquement chrétiennes où la louange et laction de grâce tenaient une grande place. «Chantez à Dieu dans vos coeurs votre reconnaissance par des psaumes, des hymnes et des cantiques inspirés.» (Col 3,16 et aussi Ep 5,18-20) Saint Paul lui-même a introduit cet hymne à la charité de 1Co 13, ainsi que lhymne à lamour de Dieu de Rm 8, 31-39, et encore lhymne à la sagesse divine : Rm 11, 33-36. De même de nombreux textes de lApocalypse. Le Concile a établi le regroupement de plusieurs de ces textes, ainsi que les Cantiques évangéliques de Zacharie, de Marie et de Siméon, sous le titre général de "Cantiques du Nouveau Testament" qui font le pendant des Cantiques de lAncien Testament. On les appelle cantiques quoique leur genre littéraire ne soit pas différent des hymnes, mais au fait que cétait une manière commode de les différencier des pièces non bibliques.
Très vite, les hymnes ont pris, dans la liturgie des églises orientales, une place considérable et parfois même envahissante. LÉglise syrienne a eu un hymnographe célèbre dans la personne de saint Éphrem. En certains rites syro-antiochien et maronites, la place des hymnes a pris une telle ampleur quelle sest presque totalement substituée à la récitation du psautier. Ainsi nous avons aujourdhui les Tropaires, souvenons-nous de lhymne célèbre de lacatiste à la Vierge composée par un grand artiste Romano le Mélode. Cette hymnographie byzantine, une des plus riches quest suscitée la liturgie chrétienne, demeure un trésor incomparable.
Dans les Églises dOccident, les hymnes eurent un sort différent. Elles ne furent pas admises demblée par toutes les Églises. Si saint Ambroise composa des hymnes populaires pour combattre larianisme et les fit chanter sans relâche à ses fidèles, lÉglise de Rome restait beaucoup plus réticente envers les hymnes et refusait même de les introduire dans la Liturgie des Heures. Le motif était surtout que les hymnes nétaient pas des extraits de lÉcriture.
Cependant, le grand
appui de saint Benoît, dans sa Règle (480-543) se manifestait dans les chapitres 8 à 20
consacrés à lordonnance de lOffice. Le saint abbé nhésite pas
à innover par rapport aux habitudes de Rome et introduit lhymne aux différentes
heures de lOffice. Petit à petit, lusage de lhymne se
généralise comme élément stable de lOffice et le 12e siècle consacre
le triomphe définitif de lhymne, Rome les ayant adoptés aussi. Les 12e
et 13esiècles sont lâge dor des hymnes latines qui ont marqué
les siècles suivants jusquau Concile Vatican II.
Le Concile donne des
normes pour les hymnes : «Les hymnes, autant qu'il semblera utile, seront rendues à
leur forme primitive, en supprimant ou en changeant tout ce qui sent la mythologie ou
s'harmonise mal avec la piété chrétienne. On admettra, selon les besoins, d'autres
hymnes prises dans le trésor hymnodique.» (SC # 93)
La Présentation
générale de la Liturgie des Heures précise mieux la fonction de lhymne
aujourdhui : «Le rôle de lHymne est de donner à chaque Heure ou à
chaque fête sa tonalité propre et à rendre plus facile et plus joyeuse lentrée
dans la prière, surtout quand la célébration se fait avec le peuple.
«Les hymnes qui ont
leur place dans lOffice en vertu dune tradition fort ancienne, gardent encore
maintenant leur place. En vérité, non seulement par leur nature lyrique elles sont
destinées expressément à la louange de Dieu, mais elles constituent un élément
populaire, et même elles manifestent presque toujours demblée, mieux que les
autres parties de lOffice, le caractère propre des Heures et de chaque fête.» (#173)
b) Le rôle de lHymne
Lhymne est la
prière de lOffice qui est chantée en priorité. Si la communauté qui
célèbre a peu de moyens, du fait de lâge, des voix ou du petit nombre, elle
récitera tout mais essayera quand même de chanter lhymne. Si lhymne
est chantée cest pour quelle prenne tout sons sens et quelle soit comme
le sommet lyrique de la célébration. Saint Augustin disait même de son temps
:«Si le chant manque, il ny a pas dhymne.»
Lhymne est un
acte de chant différent de la psalmodie et de la proclamation. Si dans la
psalmodie, la musique tient une place réduite, simplement ce quil faut pour
permettre de psalmodier le psaume ensemble, dans lhymne, la mélodie, bien
quelle ne soit pas voulue pour elle-même, se déploie pour soutenir le texte et
mettre en valeurs toutes ses richesses.
Dans la célébration de lOffice, la grande majorité des hymnes utilisées sont de forme chorale et la tendance se généralise à ce que tous chantent lhymne sans choeurs alternés. Chantée par toute lAssemblée, lhymne traduit demblée «une plus profonde union des coeurs dans le service de la louange de Dieu.» (SC # 83). Elle marque un sommet lyrique où la personne humaine avec ses mots à elle, sadresse à son Seigneur. Aux deux offices principaux de Laudes et de Vêpres, il y aura, après la psalmodie et lécoute de la Parole, un autre sommet lyrique, lorsque lAssemblée, par le cantique de Zacharie et le cantique de Marie, chantera Dieu avec les mots mêmes de Dieu.
Les textes des hymnes actuelles sont généralement composés et nourris de la Bible et de la tradition ecclésiale, très rarement une traduction des vénérables hymnes anciennes, mais plutôt des compositions contemporaine. Le Père Didier Rimaud, sj, le Père Joseph Gélineau, sj, et le poète Patrice de la Tour du Pin, ont contribué au travail de composition en grande partie pour le répertoire récent depuis le Concile. La liste des hymnes de la Liturgie des Heures mentionne 260 titres pour 30 auteurs différents. Cest déjà beaucoup, mais il reste encore du travail pour introduire un langage moins traditionnel et plus accessible à la sensibilité contemporaine. Ce domaine des hymnes est encore en chantier.
La principale fonction de lAntienne qui encadre le psaume est de favoriser autant que possible lacte de chant et lacte de prière, dans un seul et même mouvement qui soit tout à la fois empreint de vérité et de lucidité. Lantienne est un chant collectif de lassemblée et non un récitatif. Elle donne au psaume son cadre lyrique en introduisant dans la psalmodie un élément contrastant.
Les antiennes
peuvent être diverses : soit bibliques ou non bibliques :
1) antiennes bibliques :
a) de courtes antiennes
qui retiennent un extrait du psaume.
b) des antiennes
évangéliques ou tirées du Nouveau Testament.
c) antiennes bibliques
un peu plus développées aux cantiques de Zacharie et de Marie
d) des
antiennes-récits : celles-ci sont plus tardives au cours de lhistoire de
lÉglise.
2) antiennes non-bibliques :
a) des antiennes qui
sont une christianisation du psaume quelles accompagnent.
b) des compositions
daprès la liturgie de la fête
c) des compositions
théologiques
d) des récits
historiques.
Dans lOffice actuel en français, il se présente quatre formes dantiennes
:
1) antienne-refrain
2) antienne brève
3) antienne-stance ou
tropaire
4) antienne qui encadre
le psaume.
Lantienne : ouverture au psaume
Lantienne est certainement un élément de compréhension du psaume quelle accompagne et lui donne souvent une coloration. Elle est surtout un élément lyrique qui rompt la monotonie de la psalmodie et ravive lattention. Elle est ainsi un enrichissement pour la prière : elle rappelle selon les cas le sens de la fête et du mystère célébré, elle amène léclairage du Nouveau Testament dans la psalmodie. Son lyrisme met un élément denthousiasme dans la prière. Lantienne forme un tout avec le psaume et aide à le prier.
4) La Liturgie des Heures : Un dialogue dynamique
Il est bon de bien connaître la structure densemble, lorganisation interne de chaque Liturgie des Heures, pour donner à chaque élément sa forme propre et en découvrir le sens. Vivre chaque célébration, y participer comme un tout organisé. Doù lutilité dune vision globale de lHeure célébrée.
LOffice divin
est une prière dynamique. Plus précisément, une rencontre qui se passe dans un
dialogue : cela suppose deux personnes. Dans la Liturgie de lOffice, comme
dailleurs dans la célébration de lEucharistie ou des sacrements, les deux
interlocuteurs en présence sont deux interlocuteurs "collectif" :
-dune part Dieu
qui est Trinité : on prie le Père, par le Fils, dans lEsprit,
-dautre part, la
communauté qui est une assemblée avec :
-un président :
lhebdomadier-ière.
-un ou plusieurs
lecteurs
-un ou des solistes, et
des choeurs
Pourquoi ces rôles divers ? LOffice est célébration, donc une action qui prend ses distances par rapport à la vie, la vie quotidienne de chaque membre de la communauté pour la célébrer "communautairement".
Cette situation de
dialogue explique la présence dans lOffice de divers éléments qui se situent à
la croisée de deux actes : un acte de parole et un acte de prière..
-lacte de parole
se définit par
le sens de la communication où Dieu parle à la personne qui écoute et où la
personne humaine parle à Dieu, en réponse.
le langage qui est Parole de Dieu dans un langage humain et qui est réponse de la
personne humaine à Dieu.
-lacte de
prière qui comprend
la louange
ou la supplication
Nous retrouvons ainsi les éléments traditionnels :
-une louange humaine
adressée à Dieu dans un langage humain : cest lHYMNE et la PRIÈRE litanique
de louange,
-une louange ou une
supplication humaine adressée à Dieu avec les "mots de Dieu", cest la
PSALMODIE, ainsi que le NOTRE PÈRE,
-une écoute de la
PAROLE DE DIEU, où Dieu parle à la communauté par lintermédiaire du lecteur,
-une adhésion de la
communauté à cette Parole par un RÉPONS,
-une supplication
humaine adressée à Dieu dans un langage humain, et ce sont la PRIÈRE litanique
dintercession et loraison dite par celui qui préside au nom de tous.
À cette
énumération, il faut rajouter deux autres éléments plus fonctionnels qui ouvrent et
clôturent ce dialogue. Ce sont :
-le rite
douverture (Dieu, viens à mon aide, ou : Seigneur, ouvre mes lèvres) où celui qui
préside prend contact avec Dieu au nom de lassemblée; celle-ci sengage par
une réponse (Seigneur, à notre secours, ou : ma bouche publiera ta
louange).
- le rite de
conclusion, où celui qui préside, au nom de Dieu, bénit lassemblée et la
congédie.
Lagencement de
ces divers éléments donne le dynamisme du dialogue, de la célébration de
lOffice. Habituellement, nous avons lenchaînement suivant :
. ouverture
. hymne
. psalmodie.
. Parole de Dieu +
silence, répons
. cantique
évangélique (Laudes et Vêpres)
. prière litanique,
Notre Père, oraison
. conclusion
Dans cette structure, la place centrale est réservée à lécoute de la Parole de Dieu; cest elle qui organise et qui donne sens à ce qui précède et à ce qui suit.
Pour préparer
cette écoute de la Parole, il y a dabord lhymne qui rassemble
les participants de lOffice et qui les manifeste comme communauté de louange.
Puis vient la psalmodie qui nous replace dans lhistoire du Peuple de
Dieu, notre propre histoire, et qui nous fait revivre cette longue attente du salut et de
la Parole faite chair.
Alors nous sommes prêts à accueillir cette Parole, Dieu qui nous parle
aujourdhui, renouvelant une fois encore son Alliance avec son Peuple.
Cette lecture de la Parole de Dieu est suivie dun temps de silence qui
permet un accueil personnel et qui débouche sur le répons où la
communauté adhère rituellement à cette Parole écoutée ensemble, en sengageant
à concrétiser cette adhésion dans tous les actes quotidiens.
LHymne biblique du Cantique de Marie nous situe dans laction de
grâce de la Mère de Dieu et celle de lÉglise, devant loeuvre merveilleuse
du Salut. De même le Cantique de Zacharie, aux Laudes.
La communauté alors est prête et apte à présenter à Dieu le Père, par le Fils et dans lEsprit, la grande intercession, pour elle-même et pour le monde, en lui rendant grâce pour les merveilles déjà accomplies, intercessions rendues au Père par la prière que Jésus lui-même nous a enseignée, et "collectées"dans loraison, dite par celui qui préside,
(Adaptation et complément de larticle de Frère Maurice Coste, Abbaye de Tamié, parue dans : Liturgie 21.)
Dialogue entre Dieu et sa Communauté :
Paroles humaines | Paroles divines |
Hymne
|
Introduction Psalmodie PAROLE de DIEU Répons Cantique de Marie ou de Zacharie PRIÈRE du SEIGNEUR |